Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/318

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de ne rien répondre aux questions qu’on lui adressera.

Le père et le grand-père viennent, au bout de quelque temps, demander si la mère et l’enfant ne sont pas encore prêts pour aller à l’église.

— Hélas ! leur répondit la reine, la pauvre mère a été frappée subitement de grandes douleurs, sans doute pour s’être levée trop tôt, et le baptême ne pourra se faire aujourd’hui.

Ils s’approchent du lit et veulent entr’ouvrir les rideaux ; mais elle s’y oppose en disant :

— N’ouvrez pas les rideaux, je vous en supplie ; elle ne peut supporter la lumière du jour.

Et elle les éloigna du lit.

— Comme cela sent mauvais ici ! dit le roi.

— Ne voyez-vous donc pas que c’est sa maladie ?... Allez-vous-en, et laissez-moi seule avec elle, dit la méchante.

Et elle les renvoya.

L’époux de Marie couchait dans une chambre voisine, séparée de celle de sa femme par une cloison seulement. Quand il vint prendre des nouvelles de la malade, avant de se coucher, la marâtre lui dit qu’elle allait un peu mieux, mais qu’il ne pouvait encore lui parler. Puis elle lui versa un verre de vin, et l’invita à trinquer avec elle, et le congédia aussitôt qu’il eut bu. Ce vin