Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/320

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me délivre en me retirant l’épingle de la tête, je resterai pour toujours oiseau bleu, dans le bois !.. »

Et des cris et des gémissements à fendre l’âme, après quoi l’oiseau s’envola par la fenêtre.

C’était la pauvre Marie, qui venait ainsi visiter son enfant dans sa chambre. La marâtre et sa fille dormaient, et n’entendirent rien, pas plus que le malheureux père ; mais le valet avait tout entendu, et il était bien étonné, et se demandait ce que signifiait tout cela. Il n’osa en rien dire à son maître pour cette fois, de peur d’être traité de rêveur. Mais, la nuit suivante, la même scène se renouvela, et les plaintes et les gémissements de l’infortunée mère furent plus déchirants que la première nuit. Alors il se décida à tout raconter à son maître.

— Puisqu’elle doit encore revenir la nuit prochaine, tout n’est pas perdu, dit celui-ci, et j’entendrai moi-même ce qui se passera, car je me garderai bien de boire, cette fois, le vin que me présentera la diablesse.

La nuit venue, avant de se coucher, il alla, comme à l’ordinaire, demander des nouvelles de sa femme.

— Elle va mieux, lui répondit la marâtre ; mais vous ne pouvez encore la voir. J’espère, pourtant que pour demain tout danger sera passé,