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bourse pleine d’argent et une lettre où il était recommandé à celui qui le recueillerait de le bien traiter et de le faire passer pour son propre fils.

Un mendiant vint à passer bientôt, et, apercevant un berceau au bord de la route :

— Tiens ! s’écria-t-il, un pauvre petit enfant abandonné par ses parents !... Il est gentil comme un petit ange... À qui donc peut-il être ? À des riches, sans doute, car il est richement vêtu. Ah ! les gens sans cœur ! Un pauvre mendiant comme moi ne ferait jamais pareille chose. Voici une bourse pleine d’argent !... et une lettre... mais, je ne sais pas ce qui est marqué dessus. Je vais emporter la pauvre petite créature dans ma chaumière ; ma femme en prendra soin.

Et le mendiant emporta l’enfant dans son berceau, et le remit à sa femme, qui en eut grand soin et le nourrit de son lait, en même temps qu’un autre enfant qui lui était né, il y avait à peine un mois.

Cadou venait à merveille. Quand il eut atteint l’âge de neuf ans, il fut conduit à l’école, à Guingamp, et il apprenait tout ce qu’on lui enseignait.

Les enfants du pauvre homme, qui avaient surpris certaines conversations de leur père et de leur mère, apprirent ainsi que Cadou n’était pas leur frère. Quelquefois, dans leurs jeux, ils se disputaient, se querellaient, si bien qu’un jour