Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/367

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J’invite à m’accompagner ceux d’entre vous qui vont dans cette direction, et que cela ne détournerait pas trop de leur chemin. »

C’était précisément sur la route de Marianna : aussi voulut-elle suivre le prêtre jusqu’au seuil de la malade, qu’elle connaissait bien, et qui habitait au bord de la route une pauvre chaumière isolée et tombant en ruines.

Le prêtre sortit de l’église, portant la sainte Eucharistie, et précédé d’un enfant de chœur qui agitait une clochette. Dans le cimetière, ceux qui ne devaient pas aller plus loin s’agenouillèrent sur le passage du bon Dieu. Une vingtaine de personnes, hommes et femmes, franchirent l’enceinte et se dirigèrent vers Rozanc’hlan. Marianna était de ce nombre. Et là encore, elle fut étonnée de ne reconnaître personne. Il lui sembla pourtant, un moment, reconnaître Périnaïc Congar : c’étaient sa taille, sa démarche, sa manière de s’habiller, et jusqu’au mouchoir bleu à fleurs qu’elle lui avait vu acheter à la foire de Bré. Elle ne put voir sa figure. Mais sa pauvre amie dormait en terre bénite, sous le grand marronnier du cimetière de Plouaret, depuis plus d’un an déjà : ce ne pouvait donc être elle.

Arrivé à la porte de Marharit Riwal, le prêtre entra dans la chaumière, et quelques-uns de ceux qui l’avaient suivi jusque-là entrèrent avec lui :