Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

oublié. Ce ne fut qu’au bout de sept ans qu’il se rappela le pauvre pénitent.

— Il est sans doute mort, se dit-il ; allons voir pourtant ; la puissance de Dieu est si grande !

Et il se dirigea vers la mer, suivi de quelques personnes. Quand ils arrivèrent sur le lieu où Cadou s’était retiré, ils ne trouvèrent ni Cadou, ni même le rocher sous lequel il devait accomplir sa pénitence. Ils avaient disparu sous le sable de la mer. On fouit le sable ; on mit à nu le rocher, et dessous on retrouva Cadou, encore vivant, et près de lui le pain et la cruche pleine d’eau, dans l’état où ils les avait emportés, il y avait sept ans. On cria au miracle, et c’en était un, en effet.

Cadou fut ramené en ville. Le pape célébra une messe solennelle, à laquelle il assista, puis il mourut aussitôt (le pape).

Il fallut procéder à l’élection d’un nouveau pape, et il fut convenu que l’on ferait une grande procession, à laquelle tout le monde pourrait prendre part. Chacun porterait à la main un cierge non allumé, et celui dont le cierge s’allumerait de lui-même serait désigné par Dieu pour être le nouveau pape.

Il arriva à Rome des évêques, des prêtres, des moines et des foules de personnages illustres ou obscurs, de toutes les parties du monde. La procession se mit en route, et chacun avait les