Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/62

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sentait à prendre le jeune homme pour son époux et son maître.

— « Que votre volonté soit faite, répondit-elle ; je ne désire que ce que vous désirez vous-mêmes. »

Tous ses parents donnèrent leur consentement, à l’exception d’un oncle, qui en conçut de la malice et de la haine. Malgré tout, le mariage eut lieu, pour la plus grande gloire de Dieu.

Un an après, ou environ, l’oncle, furieux de voir sa nièce enceinte, chercha les moyens de se venger de son mari, qu’il ne pouvait souffrir.

Un jour, il dit traîtreusement à son neveu :

— « Voulez-vous chasser au bord de la mer ? Le temps est beau et propice pour la chasse au lièvre ; accompagnez-moi, mon ami, dans les champs les plus voisins. »

Quand ils furent près de la mer, le méchant oncle y jeta son neveu, par une infâme trahison. Ô rage horrible de la haine ! quelle cruauté. Seigneur, et quelle ingratitude !

Le jeune homme se mit à pleurer et à crier :

— « Ô seigneur saint Corentin, venez à mon secours ! ô seigneur saint Corentin, venez à mon