Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/72

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Quand elle revint à elle :

— « Malheur à moi ! s’écria-t-elle ; que vois-je, ô glorieuse Vierge Marie ? Je ne puis leur survivre dans ce monde ! Hélas ! mon mari et mon fils bien-aimés sont donc morts !

« Que ferai-je, mon Dieu ? Comment vivre, à présent ? Ma vie et mon cœur me sont arrachés ! Sainte mère de miséricorde, ô mère des veuves, venez au secours d’une pauvre veuve abandonnée !

— « Consolez-vous, madame, et prenez patience ; ne pleurez pas ainsi ; la sainte Vierge et saint Corentin, et les anges du ciel ont porté votre mari et votre fils au paradis. »

Peu de temps après, lorsque son mari et son fils eurent été enterrés, dans le même tombeau, pleine de mépris pour ce monde et ses vanités, elle se retira dans un couvent, pour y faire pénitence.

Allons ! chers Bretons, soyez gens de cœur ; honorons saint Corentin, et prions-le de bon cœur. Celui qui lui sera dévot dans ce monde sera secouru par lui à son heure dernière.