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   Vous emporteriez mes bouquets,
Vous les emporteriez hors du pays.

   — Qu’importe que nous quittions notre canton ?
Nous irons à Paris ou à Rome.

   — Jamais mon pays je ne quittai,
Pour l’amour d’un gars que j’aimai.

   Non, jeune homme, et croyez-le,
Pour l’amour de vous je ne le ferai non plus !

   — Moi je vais maintenant faire la cour,
Loin de la maison, à une héritière.

   Celle-là a or et argent,
Elle me rendra le cœur content.


Chanté par Marguerite Philippe, 15 août 1870.
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L’ILE DE SAINT-MALO
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   Si je savais chanter, comme je sais composer,
Je composerais une chansonnette, qui serait à mon gré.

   Je composerais une chansonnette, et cela prestement,
A deux personnes de la contrée, qui s’aimaient fidèlement.

   Quand il y a amour parfait entre deux êtres,
Ils sont joyeux, comme un rossignol qui chante dans une haie.

   (Mais) après s’être aimés et avoir eu confiance (l’un dans l’autre)
Ils ont le cœur navré, si (leur amour) n’est pas récompensé,

   — C’est vous, dit (l’homme), ma maîtresse, qui êtes cause
________________________________________ de mon tourment.
C’est à vous que je pense, c’est vous que je désire ;

   C’est à vous que je pense, c’est vous que je désire,
Et vous êtes assez ingrate (pour mépriser) mon amour !

   — Taisez-vous, mon serviteur, ne dites pas cela,
Car quels que soient vos vœux, je souhaiterais qu’ils s’accomplissent ;

   (Mais c’est) ma famille qui s’oppose à ce que vous désirez ;
Pas avant trois ans, mon ami, vous ne m’aurez.