Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 2 1890.djvu/203

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Quand sera arrivé le monde de la noce,
Arrivé aux abords de l’église,
Marie, prestement, se précipitera,
Avec ses manches sales de chemise.

A peu près comme une vache qui s’affole,
Elle court en avant, par la rue :
— Holà ! Jeannette, Catherine, Perrine,
Françoise, Margot, venez tout de suite !
Je vois s’avancer la noce de Martin,
Venez passer la revue !

Remarquez, ma commère, celle-là,
(Avec) son tablier déteint,
Sa collerette sans empois,
Sa jupe trop courte ;

Et voyez-moi le jeune époux,
Combien chétif est son pantalon !
Son chapeau est plus grand que lui,
Et beaucoup trop grandes sont ses chaussures.
Il porte un vieux gilet
Sur une chemise en haillons ! —

Quand sera la pauvre femme accouchée
De son premier enfant,
Marie fera si bien l’étonnée !
— Comment? il y a déjà neuf mois ?

Il me semblait que la noce avait lieu
Le lundi après le pardon de Paul...
Hélas ! quand on ne se garde pas...
Allons! elle a fait le coup !...
Sans m’en avoir prévenue,
Voilà qui me paraît singulier !...

Quand Marie entend la cloche de l’église
Appeler pour le baptème,
Marie, un pied dans son sabot,
Se précipite devant le chantre :

— Par malheur, n’auriez-vous pas besoin,
Vous qui avez la voix si enrouée,
Qu’on vous aide à chanter le Te Deum