Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 2 1890.djvu/241

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   Et toi, Tailleur, qui es plus bas,
Lève-toi de là, promptement,
Mes habits, (aux basques ?)
Sont réduits tout en lambeaux,

   Les gens pourraient faire pis
Que de courir, tout nus.
Lève-toi de là, retourne chez toi,
Elle est ouverte, la porte du cabaret !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

   — Je suis Sergent, je ne faillirai pas
Sur ses vaches et sur ses chevaux,
S’il a des bêtes, dans son étable,
De trois, j’en aurai deux,

   Et de seize, j’en aurai neuf ;
S’il lui en reste sept, ce sera joli.
— Et moi, dit le Meunier,
Je lui ferai perdre du temps ;

   Je le ferai venir au moulin,
Le soir et le matin,
Et je l’y tiendrai jusqu’à la nuit,
Prélevant (sur son sac) bonne mesure et moulant gros.

   — Et moi, dit le Tailleur,
Quand j’irai avec lui choisir du drap,
Au lieu de sept aunes qu’il faudra,
Je lui en ferai acheter dix,

Et j’en aurai deux pour mon compte,
Souvent trois, sans peur ni frayeur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Jean Guyomar, de Duault.
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