Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 2 1890.djvu/307

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II

   Jean l’Argentier disait
A son petit page, un jour fut :

   — Petit page, petit page, si vous m’aimez,
Tu vas à la maison, moi je n’y vais pas,

   Tu vas à la maison, moi je n’y vais pas,
Fais mes compliments à ma femme.

   Porte-lui ma chemise pleine de sang,
Et dis-lui de la bien laver ;

   Et dis-lui de la bien laver ;
Avec les larmes de ses yeux.

   Dis-lui, si elle prend époux,
De prendre un laboureur de terre,

   De prendre un laboureur de terre
Ou un joli garçonnet maréchal,


   Ou un joli garçonnet maréchal,
Avec un marin elle n’aura que misère.

   Dis-lui de donner sa fille aînée
A qui la demandera le premier ;

   Qu’elle ne thésaurise pas les filles,
Elles ne sont pas bonnes à se garder.

   Et qu’elle envoie son plus jeune fils à l’école,
Qu’elle ne l’élève pas pour être marin ;

   Mais son fils aîné, je le sais bien,
Sera marin, comme son père ;

   Et que sa fille cadette (aille) au couvent :
Il y a assez de bien à donner avec elle ;

   Il y a assez de bien à donner avec elle :
Il y a dix-huit cents écus de rente en ma maison.


(Chanté par Marguerite Philippe)
Pluzunet, septembre 1872.
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Voir dans le Gwerziou Breiz-Izel, tome II, pag. 175, une version plus complète de cette pièce.