Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/136

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de ne toucher ni aux statues de marbre, ni aux animaux de pierre que tu verras en grand nombre dans la cour du château, ni à une ânesse qui est dans l’avenue, autrement, tu serais toi-même changé, à l’instant, en statue de marbre ou en âne de pierre, et cela pour l’éternité. C’est la seule défense que j’aie à te faire. Promène-toi partout, dans le château, dans les jardins et dans le bois, jusqu’à la mer ; tu verras partout des choses merveilleuses. Je vais m’absenter, pour un long voyage que j’ai à faire, et tu resteras seul, pendant un an et un jour.

— C’est bien long, un an et un jour, pour être toujours seul !

— Tu trouveras ici tant de belles choses et de merveilles de toutes sortes, que le temps ne te paraîtra pas long : mais, je te le répète, ne touche à aucune des choses que je t’ai désignées, autrement, j’arriverai à l’instant, quelqu’éloigné que je sois d’ici, et alors, malheur à toi !

Le géant fit signe à un nuage, qui descendit aussitôt dans la cour du château ; il monta dessus et partit.

Mabik, resté seul, regarda les statues de marbre et les animaux de pierre dont Pharaüs lui avait parlé. Il y en avait un très-grand nombre, dans des niches, autour du château et autour de la cour. Il voulut commencer par vérifier si ce que le géant lui avait dit relativement aux désirs qu’il formerait n’était pas