Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/165

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celle-là ! je serais, en vérité, bien sot de la laisser.

Et il descendit de son cheval, monta sur l’arbre et prit la plume merveilleuse. Il la mit à son chapeau et poursuivit sa route, content et fier de sa conquête. Il arriva, un instant après, près d’une fontaine, au bord de la route.

— Voilà, se dit-il, une fontaine dont l’eau doit être bien bonne : il faut que je descende pour y boire, car j’ai soif.

Comme il se penchait sur l’eau pour boire à même, un Cacous vint tout doucement, par derrière, le poussa violemment et le fit tomber dans le bassin ; puis, il prit la lettre du parrain, dans sa poche, courut au cheval et partit, au grand galop.

— Allons ! il faut convenir que je n’ai pas de chance ! se disait Petit-Louis, quand il eut parvenu à sortir de la fontaine. Me voir enlever ma lettre et mon cheval par cette vilaine bête ! Et que ferai-je, à présent ? Pour retourner à la maison, il n’y faut pas songer. Heureusement encore que ma belle plume m’est restée ! Eh ! bien, ma foi, je continuerai ma route, à pied, et, tôt ou tard, je finirai bien par arriver.

Pendant que Petit-Louis voyageait péniblement, mais plein de courage, le Cacous était arrivé à Paris. Il alla tout droit au palais, et demanda à voir le fils du roi.

— On n’entre pas ici de cette façon, jeune