Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/167

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la queue du paon de la Princesse aux cheveux d’or, qui demeure dans son palais d’argent. Cette plume-là sera pour vous une source de maux et de tourments. Mais, je vous aiderai de mon mieux, et si vous m’obéissez, si vous faites bien exactement tout ce que je vous dirai, nous nous tirerons encore d’affaire et nous triompherons du maudit Cacous.

Le Cacous avait reconnu Petit-Louis, à son arrivée, et depuis, il était soucieux et rêvait aux moyens de se débarrasser de lui. Petit-Louis faisait un excellent valet d’écurie et, depuis son arrivée, les chevaux étaient mieux soignés et avaient beaucoup meilleure mine. Le roi le remarqua et lui en témoigna sa satisfaction. Il avait toujours sa plume merveilleuse et, toutes les nuits, il s’en servait pour éclairer son écurie, pendant qu’il s’occupait de ses chevaux. Une nuit, le Cacous remarqua une lumière éclatante dans l’écurie, et il alla aussitôt trouver le roi et lui dit : — Sire, votre nouveau valet d’écurie ne manquera pas d’incendier votre palais ; toutes les nuits, il illumine son écurie, comme une salle de festin, et je crois que vous feriez bien de le renvoyer, le plus tôt possible.

— Le renvoyer ! lui, le meilleur valet d’écurie que j’aie jamais eu ! Non certainement, je ne le renverrai pas. Et puis, je veux vérifier par moi-même si ce que vous dites est bien exact.

— Vous n’avez qu’à regarder par la fenêtre,