Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/168

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tenez, et vous verrez si ce que je dis n’est pas parfaitement vrai.

Le roi s’approcha de la fenêtre, et s’écria aussitôt :

— Dieu, la belle lumière ! ceci ne me paraît pas naturel, et je veux aller voir moi-même.

Et il descendit dans la cour et s’approcha tout doucement de la porte de l’écurie. Mais, Petit-Louis, qui avait entendu quelque bruit, serra, vite, sa plume merveilleuse, et l’obscurité se fit aussitôt.

— N’importe, se dit le roi, demain soir, je prendrai bien mes précautions et je le surprendrai, car il faut que je sache d’où provient une lumière si brillante.

Le lendemain soir, le roi était, attentif, à sa fenêtre, et dès qu’il remarqua de la lumière dans l’écurie, il descendit, traversa la cour tout doucement et, d’un coup de pied, il ouvrit la porte de l’écurie, qui du reste n’était pas bien close. Petit-Louis, surpris, n’eut pas le temps de cacher sa plume.

— Qu’est-ce que cette plume merveilleuse ? lui demanda le roi.

— Sire… pardon, sire…

— Dis-moi, vite, ce que c’est que cette plume ?

— Sire… c’est une plume de la queue du paon de la Princesse aux cheveux d’or, qui demeure dans son château d’argent.

— C’est bien ; il y a assez longtemps que je désire posséder cette plume-là.