Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/171

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Et Petit-Louis d’éventrer les sacs aussitôt, et de jeter de la viande autour de lui. Et lions, sangliers, loups et renards, de se précipiter dessus, et de jouer des dents ! Quand ils furent repus, un énorme lion s’avança vers Petit-Louis, et lui parla de la sorte :

— Mille grâces, Petit-Louis, filleul du roi de France ! tu nous as sauvés, car nous allions tous mourir de faim. Je suis le roi de tous les animaux à quatre pattes, et si jamais tu as besoin de moi ou des miens, appelle-nous, et nous arriverons.

— Merci bien, dit Petit-Louis, ce n’est pas de refus.

Et il poursuivit sa route. Il arriva bientôt au bord d’un grand étang, tout couvert d’oies. Les oies, en les voyant, lui et son cheval, sortirent de l’eau et coururent après eux, en faisant : waï ! waï ! waï ! !

— Jette, vite, du pain autour de toi ! dit le cheval à Petit-Louis.

Et le voilà de jeter du pain, à droite, à gauche, de tous côtés. Et les oies de manger avec avidité ! Quand elles furent repues, la plus grande du troupeau s’avança vers Petit-Louis et lui parla ainsi :

— Notre bénédiction soit avec toi, Petit-Louis, filleul du roi de France ! Je suis la reine des oies, et si jamais tu as besoin de moi, ou des miens, appelle, et nous arriverons.

Puis les oies s’en retournèrent à leur étang.

— Allons ! se disait Petit-Louis à lui-même,