Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/185

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Roi des poissons de mer, accours,
Viens, vite, vite, à mon secours !

Aussitôt le petit poisson sortit sa tête de l’eau et dit :

— Qu’y a-t-il pour votre service, Petit-Louis, filleul du roi de France.

— La Princesse aux cheveux d’or a laissé les clefs de son château d’argent tomber au fond de la mer, et le roi de France m’envoie les lui chercher, et il faut que je les lui rapporte, sous peine de la mort !

— C’est bien ; soyez sans inquiétude, car si les clefs se sont quelque part dans mon royaume, elles seront retrouvées, sans retard.

Le petit poisson, qui était le roi de tous les poissons de la mer, replongea alors sous l’eau, se rendit à son palais, et là, il appela tous les poissons, du plus grand au plus petit, chacun par son nom, et leur demanda, à mesure qu’ils se présentaient, s’ils n’avaient pas vu, quelque part, les clefs du château de la Princesse aux cheveux d’or. Tous avaient répondu à l’appel, et aucun n’avait vu les clefs. Il n’y avait que la vieille qui ne s’était pas présentée. — Où est encore restée la vieille ? dit le roi ; elle est toujours en retard.

Enfin, elle arriva aussi, la tête passée dans un anneau et traînant un trousseau de clefs après elle. — Arrivez donc, la vieille ! où étiez-vous encore restée ? lui demanda le roi.

— J’accourais de mon mieux, ayant entendu prononcer mon nom, quand je remarquai au