Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/186

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fond de la mer les belles choses que voici et je crus vous faire plaisir, mon roi, en vous les apportant. Voyez ce que c’est, je vous prie.

— Les clefs du château de la Princesse aux cheveux d’or ! s’écria le roi, dès qu’il les eût examinées ; c’est justement ce que je cherche !

Et il les prit et les porta aussitôt à Petit-Louis, qui attendait sur le rivage, non sans quelque inquiétude.

Petit-Louis remercia vivement le roi des poissons, puis, son vieux cheval et lui reprirent la route de Paris.

Voilà donc les clefs retrouvées et rendues à la Princesse. Celle-ci ouvrit alors la porte de son château. Dieu, les belles choses qu’il y avait là !

— Pour à présent, Princesse, dit le roi, vous ne pouvez plus reculer, et nous allons nous marier.

— C’est vrai, répondit-elle ; vous avez accompli tous mes désirs, tous mes souhaits ; à présent, nous nous marierons, quand vous voudrez. Et pourtant, j’aurais encore une petite chose à vous demander, auparavant ; mais, ce n’est rien, ce ne sera qu’un jeu pour celui qui a pu m’amener ici, m’apporter mon château et retrouver mes clefs au fond de la mer.

— Que désirez-vous encore, Princesse ? lui demanda le roi.

— Moi, sire, je n’ai que dix-huit ans, et vous, vous en avez plus de soixante : ne trouvez-vous pas que cela ne gâterait rien à