Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/221

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Et Garandel chanta ce qui suit :

« Le premier qui aperçut le feu dans la Tour de plomb, — fut un petit enfant, sur le bras de sa mère. — Il dit aux Quimpérois : — Le feu est dans votre église ! — Le feu y est des deux côtés, — et malheureusement, il est aussi au milieu ![1]

Dur eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré, — s’il eût été dans l’église de Quimper, — en voyant les saints et les saintes — venus tous autour du cimetière ; — il n’en est resté aucun dans l’église ; — (il n’y est resté) que la croix sur laquelle Dieu est crucifié, — et elle est entourée d’un feu horrible !

Dur eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré, — se trouvant sous le porche (de l’église) de Quimper, — en voyant la Vierge Marie — forcée de sortir de sa maison, — entourée de la croix et de la bannière.

Dur eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré, — étant sous le porche de Quimper, — en voyant trente-et-un prêtres, — se répondant tous les uns aux autres, — pour savoir lequel le plus savant (d’entre eux) — monterait le premier dans la tour. — Le curé de Quimper est le plus hardi ; — il monte le premier dans la tour.

  1. Kenta velas ann tân en Tour plom
    Oe eur bugel war vrec’h he vôm ;
    Ma lavaras da Gemperis :
    — Krog eo ann tân en oc’h ilis !