Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/222

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Le curé de Quimper disait, — pendant qu’il montait dans la tour : — Personne ne peut monter dans la tour, — avec le plomb bouillant qui coule, — et où il tombe, il brûle ! — Le démon est sur le sommet de la tour, — il est là comme un milan ; — il est rouge comme le sang, — ses yeux lancent du feu !

Le curé de Quimper demandait — au démon, en le conjurant : — Que cherches-tu autour de ma maison ? — Moi, je ne vais pas autour de la tienne. — Ton église est profanée — par une mauvaise fille et deux clercs, — dans la chambre de la tour, la nuit de Noël !

Le curé de Quimper disait — au démon, en le conjurant : — Démon, dis — moi, — que disent les prophètes ? — Empêcher les sonneurs de sonner, — amener à Quimper une mission, — prêchée par un évêque breton. — La première chose qui éteindra le feu dans la Tour de plomb — sera du pain de seigle et du lait de sein ; — du lait des deux seins d’une jeune fille de dix-huit ans ; — on ne saurait trouver rien de mieux.

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— J’ai là-haut, — dit Francès, quand Garandel eut fini de chanter, — un vieux livre dans lequel est aussi rapportée l’histoire de l’incendie de la Tour de plomb, telle à peu près que vous venez de l’entendre, dans le gwerz de Garandel. Je vais le chercher, pour vous lire le passage, et vous verrez.