Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/230

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carrefour de la grand’lande… Serrons nos rangs autour de ce bon feu qui flambe et pétille, dans le vaste foyer de la cuisine, et prêtons une oreille attentive aux récits de Garandel. Il trône fièrement sur l’escabeau du conteur ; il vient de donner un premier assaut à son écuellée de cidre doré, puis, il commence ainsi l’histoire des Finesses de Bilz, qui lui a été demandée :

LES FINESSES DE BILZ[1]


II


Na eus mar na marteze
Hen eus tri droad ann trebé.

Il n’y a ni si ni peut-être,
Un trépied a (toujours) trois pieds.


Il faut que chacun de nous, en venant au monde, ait sa destinée bien arrêtée, et qu’elle doive s’accomplir, quoiqu’il fasse pour essayer de s’y soustraire[2]. La destinée de Bilz était d’être voleur. Ecoutez son histoire ; elle est curieuse et amusante.

  1. Ce conte est très-répandu à Plouaret et aux environs.
  2. Les croyances fatalistes ne sont pas aussi rares que l’on serait tenté de le croire, dans nos campagnes.