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de bouton », d’exposer à grands traits la façon dont le général Galliéni a entendu et appliqué, après d’illustres prédécesseurs dont il a développé les principes et les méthodes, l’utilisation coloniale de l’armée.

I

Voyons d’abord dans ses grandes lignes l’emploi de la force armée pour la conquête, tel que l’entend, avec le général Galliéni et quelques-uns de nos chefs coloniaux, l’école qui procède d’eux, — car c’est une école.

Ce mode d’emploi exclut autant que possible[1] la colonne proprement dite et y substi-

  1. Nous disons « autant que possible » : car il doit être formellement entendu qu’il n’y a ici rien d’absolu. — Il est évident qu’il y a nombre de cas dans les guerres coloniales où l’expédition militaire s’impose, sous sa forme classique et traditionnelle : au début d’une conquête, quand il faut atteindre avant tout un objectif précis, ruiner d’un coup la puissance matérielle et morale de l’adversaire — aux Pyramides, à Alger, à Denghil Tepé, à Abomey ; — dans la période suivante, lorsqu’il faut atteindre et frapper certains chefs irréductibles, tels Abd-el-Kader, Schamyl, Samory. — C’est à la progression normale de l’occupation dans les hinterlands coloniaux, après le premier coup de force presque toujours nécessaire, que s’applique la méthode qui fait l’objet de cette étude. — Et quand l’expédition militaire proprement dite s’impose, c’est avec toutes les ressources de la tac-