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de promenade et de coucher avec lui : il me jure de me faire un sort honnête, s’il me trouve digne de ses bienfaits. Il ne me paraît pas des plus vigoureux, et tu connais la force de mon fourreau. Je veux le faire suer cette nuit et je réponds qu’il sera plus que satisfait. Avant de nous séparer, grave dans ta mémoire que la dague d’un homme s’appelle un vit et que ton fourreau est un très beau con ; ces noms célèbres te seront utiles ; je ne regrette que de ne pouvoir t’apprendre les mots nerveux du métier que nous allons faire ; mais je regretterais encore plus si tu te chagrinais de me voir dans la route des richesses et du plaisir.

— Non, belle Émilie, lui dis-je, ta façon de penser, tes traits, tes charmes, te méritent des adorateurs, et je suis enchantée de voir à tes pieds un millionnaire qui te rendra la vie. Veuille la dame qui se charge de me protéger me servir de mère et donner le bien-être à mon espoir. Quoi qu’il en soit, je ne jalouse pas ton bonheur, parce que tu le mérites. Fais au moins des vœux pour que ton amie soit aussi heureuse qu’elle te désire de félicité.

Nous n’eûmes pas le temps de nous entretenir davantage. Émilie fut appelée pour aller jouir de la promenade, et bientôt je la vis avec son nouvel amant prendre délicieusement le frais au pied d’un myrte.

Je reviens aux propos de ma dame, et à mon histoire.


Cul de lampe de fin de paragraphe
Cul de lampe de fin de paragraphe