Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/430

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uc rmëocnm:. vers le palais deux horribles serpents hérissés d'écailles azurées pour dévorer le jeune Alcide. . . Les deux monstres, avides de sang, rasent la terre, dé- roulent leurs longs replis , s'avancent de front; de leurs yeux jaillissent des étincelles d’un feu sinistre, et leur gueule distille un noir venin. ' Ils approchaienl. dardant leurs langues empoisonnées; alors les fils chéris d’Alcmène s‘éveillent ( car rien n’é- chappe aux yeux de Jupiter), et une lueur soudaine éclaire le palais. , Iphiclus aperçoit sur les bords du bouclier ces mons- trueux serpents prêts à le dévorer. A la vue de leurs dents horribles, il jette un cri, renverse avec ses pieds la toison qui le couvre, et cherche à fuir. Mais Hercule, qui ne connaît déja d’autre défense que son courage, sai- sit de ses mains enfantines ces affreux reptiles , presse leur gorge enflée d'un noir poison haî des dieux mêmes. C‘est en vain qu’ils enlacent dans leurs mille replis cet en- fant dont Junon a retardé la naissance, et qui, quoique au berceau, ne connut jamais les pleurs. Bientôt, épuisés eux-mêmes par d’inutiles efforts, ils se déroulent et cher- chent à se délivrer de la main qui les broie.· — ,Cependant Alcmène a entendu les cris d’lphiclus, et ~ s'éveillant la première : « Lève-toi , Amphitryon , lève-toi ! l’eti`roi glace mes sens. Ne prends pas ta chaussure :_ n’cn— tends-tu pas les cris du plus jeune de nos fils? Ne vois-tu pas cette lueur étrange qui éclaire ces murs au milieu de la nuit, quand l’aurore ne paraît point encore? `Oh! mon cher époux, quel affreux malheur nous menace l » Amphitryon ému s’élance de sa couche et se précipite sur son épée suspendue à une colonne de son lit de cèdre. D’une main il saisit son baudrier nouvellement tissu , de l’autre il tire son épée du fourreau de lotos divinement travaillé. Soudain le palais est de nouveau plongé dans les ténèbres. Amphiiryon appelle ses esclaves ensevelis dans un profond sommeil: «Esclavcs fidèles, vite des flam-