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RIENZI.

sentinelle, c’est par l’ordre du légat de notre saint-père que nous affichons sur ce monument public de justice et de courroux la bulle d’excommunication contre un hérétique et un rebelle. Malheur à celui que l’Église a maudit ! »


CHAPITRE VI.

La chute du temple.

Ce fut un coup de foudre dans un jour serein que ce revers du tribun au faîte de son pouvoir, dans son triomphe sur ses ennemis, lorsqu’avec une simple poignée de braves Romains déterminés à être libres il aurait pu écraser pour toujours le puissant adversaire des libertés romaines, assurer les droits de son pays, et combler la mesure de sa propre renommée. Un tel revers fut comme une moquerie du sort, qui ne l’avait soutenu dans des temps de désastre que pour l’abandonner au plein midi de sa plus brillante prospérité.

Le lendemain matin, pas une âme dans les rues ; les boutiques étaient fermées, les églises étaient closes : la ville était comme frappée d’un interdit. La redoutable malédiction lancée par l’excommunication pontificale sur le premier magistrat de la cité des papes, semblait y glacer le sang dans toutes les artères de la vie. Le légat lui-même, affectant des craintes pour sa sûreté, avait fui à Monte-Fiascone, où les barons vinrent se joindre à lui immédiatement après la publication de l’édit. La malé-