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A. MEILLET


sible que le petit groupe des noms de parenté, le seul conservé en germanique, est celui où le type en *-tr-e/os est sûrement ancien, et que ce type est attesté en gotique ; on doit supposer qu’une action analogique pareille à celle qu’on observe en indo-iranien a eu lieu dans une partie des dialectes germaniques.


La désinence skr. -uḥ de la 3e personne du pluriel n’a pas une origine aussi nettement définie que la finale du génitif singulier du type pitúḥ. Elle n’a de correspondant sûr qu’en iranien ; car l’r qui caractérise l’impersonnel passif de l’italo-celtique ne peut être rapproché que d’une manière hypothétique, à cause de la différence de sens ; du reste les formes n’ont de commun que la présence de -r- et ne coïncident pas plus exactement que les significations.

Les formes sanskrites en -uḥ ont un emploi beaucoup plus étendu que les formes avestiques correspondantes ; car elles ont entièrement éliminé la 3e personne secondaire athématique du pluriel en *-at, qui subsiste encore dans l’Avesta. La 3e personne du pluriel en -r avait son siège ancien au parfait, à en juger par l’Avesta ; à l’optatif, les gâthâs ont encore hyən ; même l’Avesta récent a daiθyąn, et seul, l’Avesta récent connaît à l’optatif les formes en r on aperçoit donc dans le texte même comment a eu lieu l’extension des désinences en -r. Ce qui a déterminé en sanskrit l’élimination de la désinence *-at, c’est que l’n[illisible] caractéristique de la désinence de la 3e personne du pluriel active n’y apparaissait pas ; on a donc en skr. (a) ladhuḥ en regard de zd dadaṭ, (a)yâsuḥ en regard de gâth. stăṅhaṭ. Toutefois, dans le type radical athématique, on rencontre à la fois en védique et en avestique, à côté du type attendu skr. ā́san, zd hən ou skr. gman, gâth. -gəmən, un bon nombre de formes telles que véd. (a)duḥ, gâth. -darə on notera que véd. duhuḥ est à côté des formes moyennes anomales : duhé, áduha, áduhat, áduhra (v. Wackernagel, KZ, XLI, 311). La raison d’être de l’emploi des formes en -uḥ est en général visible ; ont -uḥ d’abord toutes les formes radicales de racines monosyllabiques