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NOTES D’ICONOGRAPHIE TIBÉTAINE

tures bengalies sont plus maniérées et plus décadentes. À défaut d’exemplaires népalais ou bengalis, nous établirons la comparaison directe avec les répliques du Gandhâra.

Nous n’avons pas cru devoir écarter de nos documents comparatifs une peinture donnée à la Bibliothèque de l’Institut de France par B. H. Hodgson, et qui, comme Ta observé M. Foucher, « suit les anciennes légendes, notamment celle du Lalita-Vistara, jusque dans le dernier détail ; cette fidélité et les souvenirs que nous avons relevés au passage, des vieilles écoles, nous assure que, si moderne qu’il soit d’aspect, ce panneau représente une tradition ancienne et suivie^^1 ».


I. L’intronisation de Maitreya^^2. — Le Bodhisattva dans le ciel des Tusitas intronise solennellement Maitreya ; les deux Bodhisattvas et les dieux qui les entourent sont revêtus de l’écharpe flottante et de la dhotî, cet épisode se réfère au v^ chapitre du Lalita-Vistara ; le Gandhâra ne nous fournit aucun élément de comparaison^^3.

1. A. Foucher, Catalogue des peintures népalaises de la collection B. H. Hodgson, à la Bibliothèque de l’Institut de France. (Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1’^ série, t. XI, Paris, 1897, p. li.)

2. On trouvera dans un excellent opuscule de M. Foucher, Une liste indienne des actes du Bouddha (Rapport annuel de l’Ecole pratique des Hautes Études, section des sciences religieuses. Paris, 1908), de nombreuses références bibliographiques et iconographiques.

3. Le Bodhisattva doit « de toute nécessité enseigner aux dieux Tusitas à l’occasion de sa descente » les huit introductions à la vision de la loi {Dharmâlokamukha^ Lai., ch. IV). C’est à ce moment que le représente un bas-relief de la balustrade d’Amarâvatî (fig. 146) immédiatement avant de figurer sa mise en route (Pmca/a, Lai., ch. V, fig. 147). De ces deux derniers moments nous ne connaissons pas de versions gandhâriennes et nous ne nous souvenons pas d’avoir vu nulle part (sauf à Boro-Boudour) le Bodhisattva laisser à son successeur Maitreya (que l’auteur de la figure 145 ne s’est d’ailleurs pas donné la peine de distinguer des autres dieux Tusitas) avec l’investiture de son turban (patta-maula) le soin de prêcher au ciel sa doctrine. V. A. Fodcher, AGB., p. 289.