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A. MEILLET


-aḥ à la pause et devant sourde : -o devant sonore (y compris r-).

-aḥ
: -ar
( devant r-).


L’une, qui est très fréquente, répond au cas indo-européen : voyelle + s, par exemple skr. devâh : devó = lat. deus ; l’autre, qui est rare, au cas indo-européen : voyelle + r, par exemple skr. antdh : antdr ^z lat. inter dans le premier cas, l’ancien iranien a -ô dans l’Avesta, -a en vieux perse (type zd dàëcô, v. perse baga) ; dans le second, l’ancien iranien a -ara dans l’Avesta, -ar en vieux perse (type zd antard, v. p. a^iar). La distinction de 5 et de r que le sanskrit fait ainsi après a n’est donc marquée par rien après ii et l’on ne dispose d’aucun critère qui permette de reconnaître si l’élément consonantique d’un skr. -iih : -ur final repose sur i.-e. *-s ou sur i.-e. *- ?’. Seule, l’étymologie peut indiquer si un -iifi donné repose sur ^-iis ou sur *-r. On n’a d’ordinaire pas d’embarras pour choisir entre ces deux hypothèses ; mais un doute qu’il est en partie impossible de lever résulte de ce que, par suite de la confusion des traitements de ^-s/-z et de -r à la finale, il n’y a aucun moyen phonétique de décider si un skr. -uḥ donné repose sur indo-iran. *-r̥ ou sur indo-iran. *-r̥š : *-r̥ž.

Le sanskrit n’a pas en effet deux consonnes à la fin d’un mot ; et à ce point de vue un ancien ^-iirê ne saurait être distingué d’un ancien ^-nr. Mais on sait que le groupe final constitué par *-ns ou *-nt se traduit encore dans la valeur prosodique des représentants de ce groupe dans le Rgveda, à savoir dans les 3^^ personnes secondaires actives du pluriel en -an7i et au nominatif masculin-singulier des thèmes en -aut (v. Oldenberg, Riyveda, I, p. 424 et suiv., 429 et suiv.). On ne signale rien de pareil pour le -uh final du génitif des thèmes en -r la finale -ur de niâiûr par exemple est brève dans la fin de pâda de tristubh mâtùr amjé, i< V, V, 47, 5, ou à la 2e syllabe après la coupe d’un pâda de trisṭubh RV, III, 8, 1. Et c’est parce que ce -t/h équivalait de tout point à -oh que -uh emprunté aux noms de parenté pùdh, etc.. a pu être substitué à l’ancien -ah dans quelques thèmes en -i-