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Scène XIII

MADAME JOBIN, LANTERNICK.
LANTERNICK, à part.

Eh pien !… la betite sen va !… (Haut, et voulant sortir.) Parton !… ch’ai pien l’honnair.

MADAME JOBIN, l’arrêtant.

Un moment ! (A part.) Il passe sa vie à s’en aller, celui-là !… (Haut.) Je pourrais m’offenser… que vous ayez confié… à une autre !… mais on est bonne, indulgente.

LANTERNICK, sans comprendre.

Intilgente ?

MADAME JOBIN, d’un air de pudeur et baissant les yeux.

Moi-même… tout à l’heure… je me suis laissé entraîner à une démarche bien inconsidérée !…. Le colonel et ses jeunes officiers en riaient aux éclats… (Les imitant.) Ah ! vraiment… notre jolie passementière… trouve que nos soldats rentrent trop tôt ?… (Minaudant.) J’étais toute honteuse… je rougissais…

LANTERNICK.

Vous rugissiez ?

MADAME JOBIN.

Enfin, j’ai obtenu…

LANTERNICK.

Quoi tonc ?

MADAME JOBIN.

Vous le saurez… une surprise que je vous ménage. Et maintenant que ma nièce… est partie, vous êtes libre.

LANTERNICK, voulant sortir.

Oui… je m’en vas.

MADAME JOBIN, le retenant.

Eh ! non… je veux dire… continuez, je vous écoute.