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quelque chose qui n’était point à son avantage.

Je confiai à quelques-unes de mes amies la missive que je venais de recevoir, et après avoir bien réfléchi, elles m’engagèrent à ne rien dire pour le moment, et de me débarrasser après, adroitement et sans bruit, de la prétendue baronne de Chilly, titre et nom sous lesquels elle s’était introduite chez moi. — Quelques-uns de mes amis aussi prirent des renseignements sur son compte. J’appris qu’elle avait exercé le métier peu honorable de tireuse de cartes, je transcris même la lettre qui m’a été écrite à ce sujet par son ancienne concierge, ainsi que la carte qui y était renfermée.

« Mademoiselle, vous m’avez fait demander si j’avais encore des cartes de madame la baronne de Chilly, du temps qu’elle tirait les cartes, sous le nom de Carmen. Je vous en envoie deux ci-jointes à ma lettre. Je vous salue, femme Guérin. » — (Madame Carmen, tous les jours, excepté les dimanches de 10 heures du matin à 6 heures du soir, rue Neuve-des-Martyrs, 13.)

Je ne pus m’empêcher de lui témoigner de la froideur ; elle redoubla envers moi de protestations d’intérêt, sur ma position si intéressante par le noble