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perdu ! Alors prenant une décision désespérée, je m’écriai douloureusement : Mon pauvre piano ! voilà le dernier sacrifice qu’il me reste à faire, je vais le vendre !… Je fondis en larmes, cet instrument excellent, que j’avais acheté à force de privations, m’en défaire, et encore à vil prix !… On court de tous côtés, impossible ; on ne trouve personne pour l’acheter. Dieu ne voulut point me donner ce chagrin. M. Alexis Collongues, qui s’est montré si bien dans cette circonstance, sachant que sans cette somme de 400 francs, la répétition, ainsi que la représentation ne pourraient avoir lieu, me promit que le lendemain matin, dès six heures, il se rendrait chez un facteur de ses amis, et qu’il espérait qu’il l’achèterait.