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tout joué admirablement ; quant à M. Jubelin (le ténor), il a été très-froid. Somme toute, les artistes ont été rappelés, ainsi que moi.

Après l’opéra, plusieurs amateurs sont venus me faire compliment, ceux-ci étaient plutôt à même de juger et de faire la part de l’exécution instrumentale. — Le spectacle est terminé par la cantate, chantée par les 200 choristes ; mais n’ayant pas répété avec l’orchestre, musiciens et chanteurs n’ont pu naturellement s’entendre. Il faut ajouter à cela que plusieurs musiciens ne s’étaient point gênés pour s’en aller avec leurs instruments de cuivre, absolument nécessaires pour l’exécution de cette cantate guerrière.

Enfin, cette soirée, qui m’a coûté tant de pas, de démarches et de tourments, avait eu lieu !… Et le résultat ?… Ah ! nous y voici !… Je rentrai chez moi avec 1, 400 fr. de dettes !… Quelle chose cruelle ! après tant de peines ! Je me jetai dans un fauteuil, en m’écriant : Que vais-je devenir ?… Et cette bonne dame qui m’a prêté 400 fr., comment les lui rendrai-je ?…

La voisine, l’ancienne tireuse de cartes était là, et semblait jouir.