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Déjà la date était mise sur les billets, néanmoins je fus obligée de reculer la représentation, ce qui même m’a occasionné beaucoup de désagrément. En effet, ayant oublié de les prévenir, quelques personnes se sont présentées un jour où jouait Mme Ristori, mais j’ai une lettre de M. de Saint-Salvi, qui, à cette occasion, me met à couvert des soupçons qu’auraient pu avoir sur mon compte ces personnes que j’avais omis de prévenir.

Nous étions à la fin de mai, et j’allais me voir forcée de renoncer à cette représentation, lorsque je fus recommandée au bon docteur R…, qui parla en ma faveur à M. Camille Doucet, pour tâcher d’obtenir la salle de l’Odéon à la fermeture. M. Camille Doucet, toujours bienveillant et dont, pour ma part, j’ai eu si souvent à me louer, ne s’y opposa pas. Je me rendis à l’Odéon, mais encore un désappointement !… Le dernier coup de vent qu’il fit, un jour d’orage dont on se souvient encore, endommagea la toiture de ce théâtre, et je le trouvai rempli d’ouvriers. Je parlai à M. Tisserant, qui me montra la plus grande bienveillance, et me témoigna son vif regret de ne pouvoir m’être utile dans cette circonstance. Voyant combien j’en étais peinée, il m’engagea à aller au