Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 188 —

sonne se doute que la misère vient encore de faire une victime !…

Et vous, noble faubourg Saint-Germain ! où respirent la grandeur et l’opulence ! ceux de vous qui avez été assez heureux pour conserver le bien de vos ancêtres, refuserez-vous votre généreuse souscription à une personne qui appartient à l’une des plus anciennes familles bretonnes ? Oh ! non !.. surtout après que vous aurez lu les malheurs qui m’ont accablée.

Vos cœurs doivent être nobles aussi ! Je dois donc avoir espoir en leur bonté comme ils devront être assurés de la profonde gratitude que je leur conserverai toujours.

Artistes ! vous avez tous souffert avant d’arriver ! ne l’oubliez jamais !… et lorsque vous le pourrez, tendez une main amie à celui qui lutte encore.

C’est donc à vous, artistes de cœur !… à qui je viens m’adresser aujourd’hui. Vous venez de lire les déceptions sans nombre que j’ai eues à supporter. Vous avez vu que bien souvent, par un concours fatal de circonstances, mes ouvrages n’ont pu être entendus convenablement, et, par conséquent, ont été mal appréciés ; tandis que,