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que j’avais à payer pour mes études (car j’avais encore d’autres professeurs), il adresse à M. le maire de Brest une demande dont voici la copie que j’avais conservée.

   « Monsieur le Maire,

» Le vif intérêt que je porte à Mlle Péan de la Roche Jagu, mon élève, m’invite à vous dire toute ma pensée sur cette intéressante personne. Mlle Péan est douée des plus belles dispositions musicales, elle a de brillantes idées dans ses compositions et aurait déjà assez de savoir pour prendre rang parmi les amateurs les plus distingués. Mais sa position de fortune et surtout sa noble ambition artistique lui ont inspiré le désir de s’élever jusqu’aux sommités de l’art de la composition musicale. Ce désir est louable, sans doute, mais il est impossible d’y satisfaire, si l’on n’a pas entrepris préalablement les travaux convenables, c’est-à-dire une étude approfondie du contrepoint et de la fugue ; car, pour écrire convenablement une langue quelconque, il faut en avoir étudié la syntaxe et la grammaire. Pour ce travail, il faut au moins trois années.