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vers une des dames qui m’accompagnaient et lui dis que je venais d’entendre dire qu’il n’y avait point de Comité. Vous voyez que je suis perdue, c’est un semblant d’audition que l’on m’a accordé, je suis horriblement jouée, et je ne veux point faire entendre mon opéra ; je vais le prendre et dire à M. Crosnier, que lorsque véritablement il y aura un Comité, je ferai exécuter mon œuvre. – Gardez-vous bien de faire un pareil coup de tête, me dit cette dame, je suis persuadée, moi, qu’il recevra votre ouvrage.

Cette dame était Mme Ampère, veuve du membre de l’Institut. Elle existe encore aujourd’hui.

On venait de répéter un opéra en trois actes, de sorte que plusieurs artistes, ainsi que la claque, se trouvèrent réunis et furent se placer au parterre. M. Crosnier y était aussi, et tirant sa montre il dit : Trois heures un quart, et les MM. Dartois ne sont pas ici ; est-ce que vous auriez oublié, Mademoiselle, de les faire prévenir. Je lui répondis que non, et que moi-même j’étais surprise qu’ils ne se soient pas déjà rendus à l’heure indiquée. On attendit encore un quart d’heure, et M. Crosnier, se levant avec humeur, ordonna de commencer sans eux.