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pal rôle ; il n’en fut pas moins applaudi. Cependant je trouvai mon succès bien mince, auprès de celui que j’avais obtenu au théâtre de Montmartre.

Mon opéra était encore affiché pour le lendemain, la première chanteuse prit sa revanche et chanta parfaitement son rôle ; mon succès, ce jour-là, fut bien plus grand. Beaucoup de personnes vinrent me complimenter dans ma loge. On jeta sur la scène des vers et une couronne de laurier. Voici ceux qui étaient attachés à la couronne :

(À l’auteur de la Jeunesse de Lully.)

Vos inspirations ont enchanté nos cœurs,
L’art y porte au génie un concours efficace,
Vous n’êtes plus l’auteur qui vient demander grâce,
Mais l’heureux lauréat qu’on inonde de fleurs.
Soyez contente et fière ! ô ! belle est la couronne,
Quand au nom du pays, la justice la donne.

Les journaux rendirent un très-bon compte de ma musique. Enfin j’avais réussi dans ma ville ! je reçus quantité de visites. Je m’occupai alors de monter un concert, je le fis par souscription, pensant avec raison que c’était la meilleure manière.