Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/198

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Mlle  A. L…, moi et une pauvre petite vieille qui, traversant la place pour aller chercher de l’huile, s’était trouvée au milieu de la manifestation. Elle ne quittait pas sa burette ; et quand, sur notre récit et surtout à l’aspect de sa cruche, témoin éloquent, on la laissa sortir, l’huile tombait sur sa robe, tant ses mains tremblaient. Un gros bonhomme entrant, j’essaye de lui expliquer de quoi il s’agit. — Qu’est-ce que cela vous fait, que Strasbourg périsse puisque vous n’y êtes pas ? me dit cet inconscient chamarré, venu nous voir par curiosité.

Un membre du gouvernement provisoire nous fit mettre en liberté.

C’est à cette heure-là même que Strasbourg succombait.

Ma seconde arrestation, c’était sous le siège encore.

Des femmes, plus courageuses que clairvoyantes, voulaient proposer au gouvernement je ne sais quel moyen de défense auquel elles demandaient à être employées.

Leur empressement était si grand qu’elles vinrent au club des femmes de Montmartre, au nom d’une citoyenne et d’un groupe qu’elles oublièrent d’en prévenir.

Se fussent-elles présentées sans aucun nom de