Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/320

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Arrivée, trois ou quatre jours après, du directeur de la déportation accompagné du commandant territorial qui promettent de faire droit à nos réclamations par une seconde affiche et de séparer en petites cases où nous pourrions habiter deux par deux ou trois, comme nous voudrions, le baraquement de la baie de l’Ouest, de façon à laisser grouper celles dont les occupations allaient ensemble.

Une partie des engagements fut d’abord remplie, mais tant qu’ils ne le furent pas tout à fait il fut impossible de nous faire partir de Numbo et, comme il n’y avait pas de places pour nous à la prison, on se décida à les remplir complètement.

Nous sommes maintenant à la baie de l’Ouest ; c’est triste pour Mme Lemel qui ne peut guère marcher tant elle est souffrante, c’est pourquoi je n’ose me réjouir du voisinage de la forêt que j’aime beaucoup,

Tel est, sans passion ni colère, le récit de notre transfèrement.

Louise Michel, no 1.
Baie de l’Ouest, 9 juin 1873.


J’aurais dû mettre la première lettre qui termine ce chapitre par ordre de date, mais je n’ai pas voulu interrompre le récit commencé de notre transfèrement. Celle-ci, envoyée à Sydney, parvint à la Revue australienne.


18 avril 1875, Numbo, New-Caledonia.
Chers amis,

Par les différentes évasions qui ont eu lieu depuis peu, vous devez connaître à peu près la situation où se trou-