Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/372

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En même temps que la nouvelle de l’amnistie, je reçus avis que ma pauvre mère avait eu une première attaque. L’ennui la tenait, elle avait peur de ne plus me revoir, j’avais peur également d’arriver trop tard.

Mon voyage fut donc triste ; à peine si je montais sur le pont, de temps à autre ; la pensée qu’elle serait morte avant mon arrivée ne me quittait pas.

Pourtant le voyage était beau et en passant par le canal de Suez, c’était le tour du monde commencé sur la Virginie que j’achevais sur le John-Helder. Il y avait, outre moi, vingt autres déportés rencontrés à Sydney où, grâce aux leçons que je donnais et à l’aide de quelques amis, je pus aller par le courrier afin d’arriver plus tôt près de ma mère.

À Sydney, le consul français n’était pas décidé à me rapatrier avec les autres ; mais sur la déclaration que dans ce cas je serais obligée de faire pendant quelques jours des conférences sur la Commune de Paris et d’en employer le prix à mon voyage, il préféra m’expédier avec les autres par le John-Heder, qui partait pour Londres.

Je ne sais de quelle nature est le consul de France à Sydney. Mais j’ai vu en Hollande un tableau représentant un bourgmestre flamand,