Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/390

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D’une part, nous lisons dans le Voltaire :

Ce que rapporte la propagande révolutionnaire.

Les conférences de Mlle Louise Michel, à Bruxelles, lui ont été payées à raison de 500 francs chacune, soit 1,500 fr. pour les trois.

À ce prix, les appels à la révolte deviennent une assez bonne affaire.

D’autre part, un lecteur aimable, s’étonnant du don princier que la citoyenne Louise Michel adresse, par notre entremise, aux victimes de Chagot, nous demande des renseignements sur ses moyens d’existence. Au sentiment de ce monsieur, notre amie aurait pour spécialité de débiter « des idioties que nous trouvons charmantes » et de faire « des voyages d’agrément aux dépens d’imbéciles exploités par un comité de gredins ».

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Au lecteur aimable, nous nous bornerons à soumettre quelques chiffres, dont il sera loisible au Voltaire de faire son profit.

Ici, nous sommes d’autant plus à l’aise que notre courageuse et excellente amie est absente et qu’au risque de la mécontenter, nous pouvons dire d’elle une faible partie de ce que nous en pensons.

Sur le prix de sa première conférence, indépendamment de ce qui a été consacré à des œuvres de propagande révolutionnaire, l’Intransigeant a reçu cent francs pour les proscrits de 1871.

Sur le prix de la seconde conférence, cent francs ont été donnés aux mineurs du Borinage ; cent autres francs à la presse socialiste d’Anvers et trois cents francs, le reste — c’est le « don princier », figuraient hier en tête de notre souscription en faveur des prévenus de Chalon-sur-Saône et de leurs familles.