Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/96

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moyen que Julie et moi nous fussions coquettement mises.

Il me souvient de chapeaux de crêpe blanc avec des bouquets de marguerites, de robe de grenadine noire, de mantelets de dentelle ; mais les billets ou le Temple aidant, nous étions parées pour beaucoup moins qu’on n’aurait cru.

Ma chère mère, de son côté, trouvait moyen de m’envoyer un peu d’argent qui, par malheur, passait en livres ou en musique. Je me le reproche maintenant, mais au moyen de l’acte d’association elle était tranquille et les lamentations des imbéciles sur le tort qu’elle avait eu de ne point m’avoir forcée à me marier avaient cessé : le papier marqué de l’acte leur en avait imposé. Il n’y avait plus rien à dire : j’étais associée dans un externat à Paris ! !

Nous n’étions certes paresseuses ni les unes ni les autres, mais les maisons d’éducation étaient l’une sur l’autre dans le quartier et les loyers fort chers.

Après les classes, il y avait les leçons du soir : Mme Vollier elle-même, quoique fort âgée, en donnait. Elle disait à ses fils (en minime partie) les mêmes mensonges que je faisais en grand à ma mère. Mme Vollier espérait, à la démolition du no 14 de la rue du Château-d’Eau, avoir une in-