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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/163

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DE SUZON.


l’un & l’autre copieuſement dîné ; veux-tu gager, dit l’Arlequin au Pierrot, que ſi Mademoiſelle conſent à s’y prêter, je la baiſe dans une couliſſe pendant la Pantomime de cette nuit, & que je ne manquerai aucune des Entrées de mon rôle. Le Pierrot dit qu’il y conſentoit, qu’il s’offroit même à lui prêter ſon dos. J’aurois bien dû m’oppoſer à cette entrepriſe. J’avois payé aſſez cher pluſieurs de mes folies pour être corrigée du deſir d’en faire de nouvelles. Cependant celle ci me parut d’un genre ſi comique, que j’aurois été fâché qu’elle n’eût pas eu lieu.

Dans un moment donc de la Pantomime où l’on repréſentoit un orage terrible, accompagné d’éclairs & de coups de tonnerre, dans le temps que le théâtre n’étoit preſque point éclairé, la gageure s’exécuta. Le Pierrot ſe mit à genoux & s’appuya ſur ſes mains. Je me plaçai ſur le bord de ſon derriere, les cuiſſes écartées, & préſentois le con en avant le plus qu’il étoit poſſible. La poſture de l’Ar-