Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(88)


reurs de cette nuit épouvantable. Faible remède ! ma crainte ne faisait qu’accroître.

Je regardais cette nuit comme la dernière de ma vie, quand je sentis quel qu’un se glisser sous mes draps. J’étais prête à crier, mais j’entendis une voix qui me rassura, et que je reconnus pour être celle de la sœur Monique. Elle me dit que la peur du tonnerre l’avait déterminée à venir coucher avec moi, je le crus et je fus fort aise surtout que ce fut elle. Elle avait toujours paru avoir plus d’amitié pour moi que le reste du couvent. Je crus d’abord que la nuit allait se passer à causer de tout ce qui se faisait dans le couvent, à passer en revue toutes les actions des sœurs et à critiquer surtout la conduite de la supérieure. Le bruit commun à la vérité, était qu’elle couchait toutes les nuits avec le directeur de la maison : et toutes les mères