Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(106)


lui dans le temps qu’il me donnait un coup de cul, il n’y avait pas deux lignes de son vit qui n’entrassent dans mon con.

Après trois amples décharges sans déconner, et toujours dans la même posture, nous quittâmes la partie très-satisfaits l’un de l’autre, et nous nous promîmes de recommencer le lendemain.

Cette vie agréable durait depuis long-temps et aurait duré davantage, si le marchand de vin, sur des rapports qui lui avaient été faits, n’eût menacé Nicolas de le mettre à la porte s’il ne me quittait pas. Cet honnête garçon, qui m’aimait autant que je l’aimais, ne put me conter cette nouvelle accablante pour tous deux sans verser un torrent de larmes. Son chagrin était si grand et me paraissait si sincère que, toute inconsolable que j’étais, je fus obligée de le consoler. Qu’allez-vous devenir, me disait-il, si je suis forcé de vous quitter ? Je retourne-