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tait de faire ; il me dit de me mettre à genoux, d’incliner le corps jusqu’à terre et de s’appuyer sur les deux mains ; ainsi placée, il me baisa, ce qu’on appelle à la levrette. Tout en me besognant, il allongeait ses mains pardessus mon dos, sur le clavier de l’orgue et jouait dans les temps nécessaires. Comme il faisait deux affaires à la fois, je ne sais dans laquelle il réussissait le mieux ; tout ce que je puis dire, c’est que j’étais fort contente de la mesure ; et si, dans les pièces qu’il joua, il fit quelque faux pas, je ne m’en aperçus point.

Lorsqu’après une longue effusion de liqueurs de part et d’autres, je voulais me relever, je sentis qu’il grimpait sur mon dos. Il fallut malgré moi céder au poids de son corps : il était à peine ainsi placé que le commis entra. Son arrivée parut d’abord le déconcerter, il ne fut cependant pas long-temps à se remettre.

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