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plaudissement d’un public qui n’a pas le sens commun ; car on sait que ce spectacle n’est ordinairement rempli que de petits maîtres, de laquais et de catins.

Des sauteurs espagnols qui représentaient alors sur le même théâtre leurs tours de force, m’offrirent de partager leur chambre avec moi. Ils avaient avec eux une autre femme qui n’entendait pas un mot de français, et à qui j’ai eu de l’obligation de donner de l’âme, de l’expression et de l’énergie à mes gestes.

Comme nous n’avions que ce moyen pour nous entendre, il fallait que chaque geste signifiât bien ce que nous voulions dire pour pouvoir être compris.

Ceux qui auront lu ces mémoires, conviendront, je crois, que mes différens amans, qui avaient tous plus de lubricité les uns que les autres, m’avaient enseigné bien des sortes de postures ; j’imaginais même qu’après un cours de leçons aussi variées,