Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/87

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bésogne. Et moi pour l’exciter, pour ainsi dire à se surpasser, je lui en donnais deux quand je l’employais ; ma générosité avait son but, le désir qu’il avait d’avoir deux dragées, le faisait tellement dépêcher et l’excitait à darder sa langue avec tant de précipitation, que l’affaire se faisait en un instant, et avec tant de plaisir que mon âme pouvait à peine y suffire ; il faut avouer que madame d’Inville avait bien des ressources dans l’imagination, ou plutôt que la nature est bien ingénieuse ; quel génie heureux cette dame avait ! que de sages précautions elle employait pour cacher d’un voile impénétrable ses plaisirs habituels ! un abbé tartuffe par état et libertin par inclination ; un chien fidèle comme tous ceux de son espèce et discret par contrainte, tels étaient les ministres de ses passions.

Femmes ! voilà votre modèle ; livrez-