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de m. rochon.

bien moins terribles ; il est vrai que l’ouragan était beaucoup moindre.

Un des principaux objets du voyage avait été de reconnaître la position de plusieurs écueils, bancs et autres dangers, qui rendaient presque impraticable la route la plus directe qui puisse conduire aux Indes. Rochon détermine astronomiquement la position de l’île de Séchelles ; il emploie deux mois à ce travail. Il marque de même, mais par des moyens plus expéditifs, trois autres points non moins dangereux. Des circonstances étrangères ne lui permirent pas d’achever ce travail important, qu’il ne put réellement qu’ébaucher. Dans le loisir auquel il se vit forcé, il rassembla du moins des notions précieuses sur le sol de l’île de Madagascar, ses productions, son histoire et ses principaux établissemens.

Dans la route, ses observations astronomiques lui font apercevoir une faute palpable commise par le capitaine, bon marin, mais un peu trop plein de lui-même, et d’une vivacité telle, que, malgré le danger imminent, personne n’ose lui adresser la moindre représentation. Rochon se dévoue, et, pour faire découvrir au capitaine lui-même l’erreur qui va compromettre la sûreté du bâtiment, il feint de lui demander une instruction sur les pratiques qui servent à mesurer la route d’un vaisseau. Le capitaine, flatté de pouvoir donner une leçon à un académicien, se prête à lui démontrer les opérations de la journée ; mais à peine a-t-il commencé, qu’il est frappé de la faute qu’il a commise, jette ses crayons, et court changer les ordres qu’il vient de donner : le bâtiment est sauvé.

Quelques jours après, Rochon trouve, par les distances lu-