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MOUVEMENT DES FLUIDES

Ne changeant rien aux dispositions de l’appareil, il a été rempli d’eau échauffée à 76 degrés, et l’écoulement d’un quart de litre a eu lieu en 59 secondes.

On a laissé descendre la température à 60 degrés, et la durée de l’écoulement du quart de litre est restée la même. D’où l’on voit que la durée de l’écoulement d’un même volume d’eau par un orifice capillaire en mince paroi, est sensiblement indépendante de la température de ce liquide, tandis que lorsqu’il s’écoule sous la même charge par un tube capillaire du même diamètre, et d’une longueur telle que la linéarité du mouvement y soit établie, les durées de l’écoulement d’un volume déterminé d’eau à 1 degré et à 76 degrés du thermomètre varient dans le rapport de 100 à 26, ou de 4 à 1 environ.

Ces faits suffiraient pour établir d’une manière bien tranchée les caractères qui distinguent l’écoulement d’un liquide par des orifices en mince paroi de celui qui a lieu par des tubes capillaires de même ouverture, quand d’ailleurs on ne saurait pas depuis long-temps que les produits du premier, correction faite de la contraction, se calculent rigoureusement d’après les théories de Toricelli et de Newton ; tandis que les produits du second ne peuvent se calculer que d’après les lois du mouvement linéaire dont Euler a donné le premier les formules.

On s’exposerait donc à de grandes méprises, si en s’occupant de cette matière, qui paraît avoir fixé depuis quelque temps l’attention des physiciens, on perdait de vue les deux espèces d’écoulement, et si l’on concluait des phénomènes observés dans l’un, ceux qui doivent se manifester dans l’autre.